Ville historique de Francheville

Francheville

Francheville, petit village de Normandie de 1297 habitants, est situé dans le Pays d'Ouche entre Verneuil-d'Avre-et-d'Iton et Breteuil, mais aussi proche du Perche ainsi que de la ville de L'Aigle. 

Francheville, c'est la tranquillité d'une campagne cependant active, la fraîcheur de sa rivière, l'Iton, de ses étangs, le calme et la paix de sa forêt.

Francheville a deux étoiles et trois fleurs au concours des villes et villages fleuris devient la commune la mieux et la plus fleurie du Sud de l'Eure et par conséquent la plus visitée. Elle vous attend à votre tour !

Étymologie

Francheville : ville qui jouit de certaines franchises, de certains privilèges. On trouve également, dans plusieurs documents, le nom de Franqueville : cela signifiait alors demeure du franc, francs-villa ou Franciavilla selon d'autres sources. Ces noms sembleraient indiquer une origine romaine.

Commune

Elle comprend le bourg, les 31 hameaux et lieux-dits suivants :
Le Bochet, Les Grands-Bottereaux, Les Petits-Bottereaux, Les Boucheries, Le Boulay, La Conarderie, La Garde, Gournay, La Grande-Mare, Les Graviers, Le Hamel, Le Haut-du-Seuil, La Houaillière, Le Long-du-Bois, Malicorne, La Mare-Blanche, La Marerie, Le Moulin-à-Poudre, Le Moulin-de-Chétivet, Le Perrin, Les Pommerats, Pont-Thibout, La Pilière, La Porellière, Le Pressoir, Les Raies, La Rosière, Rue Bertrou, Les Supplantures, Le Tremblay, La Ville-aux-Bonnets.

Routes

les principales routes sont :

  • la D55, de Breteuil sur- Iton à Chandai par Francheville et Bourth,
  • la D56, de la Neuve Lyre à Verneuil sur Avre par Francheville,
  • la D567, de la D840 à la RN26, vers l'Aigle par Cintray, Francheville et Bourth.

Distances

Coordonnées GPS : 48.788204, 0.849784

De Francheville à :

  • Bourth : 4 km,
  • Breteuil  : 7 km,
  • Verneuil d'Avre-et-d'Iton : 7 km,
  • Évreux : 42 km.

Le musée de la Ferronnerie

INFORMATIONS

  • ADRESSE

    Place Modeste Leroy 27160 Francheville

  • OUVERTURE SUR DEMANDE

    auprès de l'Office du tourisme
    au 02 32 32 17 17

L'idée de créer un musée de la ferronnerie à Francheville est venue tout naturellement car cette activité était encore très vivace au début du siècle dans ce secteur du sud de l'Eure et plus particulièrement à Francheville où de nombreuses forges étaient très actives.
De plus de nombreux particuliers étaient disposés à offrir des outils, des objets ... témoins d'un passé récent.
Il fut donc créé une association qui prit le nom de « Amis du musée de la ferronnerie et des métiers annexes » et qui exposa plusieurs années dans un local provisoire prêté par le restaurateur du village.
Un immeuble se trouvant à vendre sur la place même du village, la municipalité décida d'en faire l'acquisition afin d'y installer définitivement son musée de la ferronnerie.

FERRONNERIE À FRANCHEVILLE

Le bois, la force de l'eau, un sol ferrugineux : ces trois éléments déterminèrent pour les habitants de Francheville, comme pour une partie des communes du Pays d'Ouche, une vie artisanale associée à une vie agricole.
Depuis des siècles, l'Iton travaille pour les fourneaux, les forges et les fonderies. La forêt fournit le combustible. L'industrie du fer est florissante. Les habitants de Francheville sont épingliers ou ferronniers. Les négociants voyagent dans toute la France et commercent avec l'Afrique du Nord, l'Espagne et le Portugal.
À Francheville, en 1779, on fabrique beaucoup d'ouvrages en fer, il y a des épingliers. Après la Révolution le Pays d'Ouche réussit à surmonter la crise qui l'avait frappé et travaille activement à la fourniture des armées. A la Grande-Mare, on martèle des pointes de charpentier, à Francheville et au Pont Thibout on se spécialise dans les parties métalliques du harnachement des chevaux. Les guerres napoléoniennes déclenchent de nouveau une intense production de mors et de bridons. En 1837, les trois quarts des habitants de Francheville sont ferronniers.

Au XIXe siècle, l'événement marquant fut la Révolution de 1848, avec pour conséquence un ralentissement des affaires, le chômage, l'augmentation des prix et de la misère. Les ouvriers protestent contre la patente et, à Francheville, il se produit un attroupement d'individus dont l'effervescence gagne tous les jours. Il existait des négociants qui faisaient travailler des ouvriers à façon. En 1855, on relève le nom des petits négociants ci-après : DECŒUR, DUPUY, GOUJET, MALHERBE, POTTIER, ROSSE, SEBIRE, TESSIER. Apparaissent ensuite : LEMAÎTRE, à partir de 1866 et HEBERT, à partir de 1873, enfin MALHERBE-GOUPY en 1876. Le samedi après-midi, la maison LEMAÎTRE envoyait une voiture pour accueillir le travail de la semaine.
À Francheville, la fabrication des mors pour les chevaux a fait la renommée des familles REGNIER et ROSSIGNOL. En particulier, Delphin ROSSIGNOL forgeait les mors, Louis ROSSIGNOL et Ferdinand MALHERBE les limaient.

Vers 1870, les fabricants de boucles sont CONARD, DUPUY, LEBLOND, TROUETTE. Deux ateliers sont spécialisés dans l'estampage ou le façonnage de la boucle, GIRARD et TROUETTE de Francheville.
Désir BONNEVILLE fabrique des potelets électriques, des articles pour la boucherie, des chaînes, des crochets, des boucles à gourmette, des articles de gymnastique. Il forge les grilles du monument aux morts de la commune.
La maison HEBERT confectionne des colliers de chevaux et vend directement aux bourreliers. La maison MALHERBE-BOBET de la Grande Mare, fondée en 1875, fabrique des goupilles, à la main d'abord, puis mécaniquement. A cette industrie s'adjoignit celle des clavettes et des anneaux de poids. La maison MALHERBE a pour clients les fabricants de machines agricoles, les chemins de fer et même l'aviation. La maison LEMAITRE fournissait le fer en barre ou en rouleau. Cette entreprise était fière de ses mille cinq cent articles répartis dans d'innombrables casiers.
Les mors de certaines boucles étaient étamés à Francheville, chez LEROY. Les pièces étaient trempées dans l'acide muriatique durant trois à quatre heures, ensuite dans l'acide pur. On enfilait les boucles et les mors dans des broches, puis on les trempait dans un bain d'étain en fusion, recouvert d'une couche de suif, et ont les retirait aussitôt. La température de l'étain était estimée par l'étameur seul.
Toutefois, la loi du libre-échange de 1866, l'emploi de la houille, la modernisation de l'industrie et la construction des chemins de fer ont provoqué un relatif déclin de la ferronnerie et bouleversé le mode de vie des habitants de Francheville. Bien que la fabrication de l'épingle sombre vers 1870, il y avait encore quatre cents forges en exercice jusqu'à la fin du siècle. A partir de 1920, l'automobile qui remplace le cheval porte le coup fatal à cette industrie. Seuls quelques artisans subsistèrent, témoins exemplaires d'un travail ancestral, par exemple l'entreprise Hubert fabrique de ressorts industriels pour l'automobile.


Église Saint-Martin

Origines de la paroisse

L'habitat est vraisemblablement ancien à Francheville car l'Histoire s'y manifeste très tôt. Il y a tout d'abord la voie Gallo-Romaine Condé-Jublains qui parcourt une partie de son territoire suivant un itinéraire analogue à la route Cintray-Francheville-Bourth mais situé un peu plus au sud. Cette voie comme toutes celles dites gallo-romaines remonte au moins au Ve siècle et est antérieure à la grande invasion des barbares (406) qui marque la fin de la civilisation issue de Rome. Autre témoignage ancien, celui dû à la création de Verneuil par Henri ler Beauclerc en 1120. Les « ingénieurs » du Roi d'Angleterre, Duc de Normandie chargés d'amener à Verneuil une partie des eaux de l'Iton pour les fortifications du nouvel établissement militaire, avant de faire leur prise d'eau au point où elle existe encore aujourd'hui (Le Becquet) avaient tenté de l'établir à La Rouillardière. Il est resté de ce travail abandonné pour des raisons de nivellement un canal de quelques centaines de mètres rempli d'eau. Tous ces travaux hydrauliques amenèrent au dire des chroniqueurs un grand nombre d'ouvriers et un habitat même temporaire dût s'y implanter. Par ailleurs certains. hameaux sont attestés très anciennement : La Haye de Lucéy (1198), Malicorne (1145) le Pont-Thibout (1207).
Dès le début de l'époque Normande (Xe siècle) l'Abbaye de Saint-Laumer de Blois possédait des biens et des établissements religieux (prieurés) dans la région de Verneuil et de l'Aigle. Les moines bénédictins de Saint Laumer primitivement installés à Corbion (Moutiers au Perche) avaient fini par se fixer définitivement - après maintes péripéties - en 924 à Blois. Les biens qu'ils possédaient dans notre région et dans le Perche devaient certainement remonter à des donations fort anciennes alors qu'ils étaient à Corbion. Ces possessions se répartissaient en deux groupes : l'un situé aux environs de l'Aigle et particulièrement important avec entre-autre le prieuré de Saint Sulpice sur Risle leur avait été concédé par les seigneurs de l'Aigle. L'autre situé aux environs de Verneuil (Longuelune, Charnelles, Balines, Francheville) avait pour origine un seigneur féodal notable dont le nom ne nous est pas parvenu ; nous pensons qu'il pourrait s'agir d'un seigneur de Tillières, famille alors très puissante dans la contrée et dont relevait féodalement entre autre Francheville.
Par une charte dont la date nous est inconnu, mais émise entre 1100 et 1135, Henri ler Beauclerc duc de Normandie confirma à Saint Laumer de Blois toutes les possessions que cet établissement avait en Normandie « ainsi qu'il les tenait du temps du roi Guillaume (Le Conquérant) son père ». Dans cet acte figure explicitement l'église de Saint Martin de Francheville. Ces biens furent par ailleurs reconnus par une bulle du pape Pascal II vers les années 1099-1118. Ainsi donc Francheville existait en tant que paroisse dès la fin du XIe siècle retenons avec certitude l'an 1100.
Il faut noter qu'il exista autrefois sur le territoire de la paroisse de Francheville un prieuré dépendant aussi de Saint Laumer de Blois et également placé sous le patronage spirituel de Saint Martin (actuellement c'est le hameau du Prieuré).

Édifice

La Nef


C'est la partie la plus ancienne de l'église, les murs sont en blocage de silex et de grison. Quelques détails du mur sud sont de caractère roman : contrefort plat ; ouverture cintrée, aveugle percée dans un bloc de grison unique. Il est difficile de dater l'époque de la construction qui est vraisemblablement antérieure au XVe. Le mur nord a été diminué de hauteur comme on peut le constater au niveau des fenêtres qui ont perdu leur moulure supérieure, ceci vraisemblablement à l'occasion d'un remaniement de toiture. Notons en effet que c'est un plan unique de toiture qui recouvre la partie nord de la Nef et le bas-côté qui lui est accolé. Les fenêtres côté-sud ont été remaniées au XVIe.

A Noter : l'orgue, l'une des curiosités de l'Église de Francheville. C'est un instrument ancien qui vient d'être totalement refait par M. Jean-Jacques Mounier, facteur d'orgues habitant Francheville. Le Grand-Orgue est ancien en partie, mais le positif est entièrement neuf : sur les volets peinture dans le style de la Renaissance Espagnole réalisée par le peintre Ladous.

La Tour


Cette tour élégante et qui donne sa personnalité à l'edifice est une construction tardive, puisqu'elle ne fut édifiée qu'en 1611. Nous avons eu la bonne fortune de trouver mention du contrat d'édification de celle-ci, où nous lisons en particulier ce qui suit : « Marché et accord fait par les paroissiens de Francheville pour la confection de la tour dudit lieu - pour la tour seulement et non pour le dôme - avec le nommé Clouet du bourg de Tillières et aussi le nommé Gravelle des Baux, le 11 Juillet 1611. Suivant le toisé joint audit acte, elle contient en sa hauteur 58 pieds et 10 pouces ... La somme de 1630 livres est ce qu'a coûté la tour »

Il s'agit d'une tour carrée avec contrefort, édifiée en grès dont certains de réemploi. Elle est percée au rez-de-chaussée de deux portes latérales et à l'étage de deux baies cintrées. Le sommet de la tour est surmonté d'une flêche élancée à charpente de bois.

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Le Choeur


C'est une construction polygonale en pierre blanche édifiée sur un soubassement de grès dans la deuxième moitié du XVIe. Au nord du Choeur et en prolongement du bas-côté a été édifiée à la même époque une chapelle a deux travées et deux pignons extérieurs. À l'opposé, au sud duu choeur s'ouvrait à cette époque une porte donnant à l'extérieur et aujourd'hui bouchée, elle était décorée extérieurement de riches sculptures dont il ne reste aujourd'hui que des épaves.

Paroisse dédiée à Saint-Martin

La Confrérie de Charité de Francheville, sous le patronnage de Saint-Martin, possède des chaperons et bannières ornés de l'effigie de son Saint-Patron. Ils ont été exposés en 1947 à Giverville au congrès des Charités Normandes, ainsi que le livre de la Confrérie sur lequel on pouvait voir une belle gravure en couleurs de Saint-Martin, Evêque, et une statuette du même Saint en bois doré provenant sans doute d'un bâton de procession.
L'église de Francheville a été restaurée, mais elle a conservé son groupe de charité de Saint-Martin signalé par le chanoine Bonnenfant. C'est une sculpture en pierre polychromée de 1m50 sur 1m20, datant du début du XVI ème siècle. Plusieurs particularités en font une oeuvre très originale. Tout d'abord le cavalier est à l'envers, c'est à dire que le cheval présente son flanc droit (c'est le contraire habituellement). Le pauvre, au lieu d'être derrière cheval est placé à côté de SaintMartin. Il se couvre la tête et les épaules sous le pan du manteau que le cavalier commence à découper. Amputé du pied gauche, il est à genoux et ne porte pas de béquilles. Il y a dans cette statue une recherche du pathétique et peut-être une certaine préciosité qu'on ne trouve généralement pas ailleurs.

Plan

Porche

  • 1

    Deux bénitiers en grés du XVe.


NEF

  • 2

    Bibliothèque décorée de trois reliefs en bois, représentant des angelots, XVIIIe, œuvre de Robert Ladou peintre franchevillais.

  • 3

    Saint-Léonard-de-Noblac, patron des prisonniers, groupe sculpté, fin du XVe.

  • 4

    Fonds baptismaux à cuve octogonale, en pierre, décorés sur la cuve de trois têtes de personnages, double cuve en plomb, couvercle en bois, du XIVe.

  • 5

    Saint Jacques le majeur, statue en plâtre moulé et sculpté, polychromie du XVIIe.

  • 6

    Saint-Gilles, statue en pierre, polychromie du XVIe.

  • 7

    Saint-Eustache, statue en pierre calcaire, polychromie du XVIe.

  • 8

    Sainte-Catherine d'Alexandrie, statue en pierre, polychromie du XVIe.

  • 9

    Charté de Saint-Martin, groupe sculpté en pierre calcaire, polychromie du XVIe.

     

  • 10

    Pierre tombale en grés de 1611
    Inscription : « CY GISENT ET/REPOSENT JEHAN/ DE BEAUMARCHES/ET MATHERIE SA/FEM LESQUES DE/CEDERENT LE 23/ET 29 DE MAY 1611/PRIEZ DIEU POUR EU/X » et décor de croix et larmes.

  • 11

    Pierre tombale en pierre de 1632.
    Inscription : « CY GIST [ET] REPOSE LE CO/R.P.S. DE FEU/RO/BE[R]T REGNAUT/DECEDE EN/1632 PRIEZ DI/EU POUR LUY ».


CHŒUR

  • 12

    Saint Eloi, statue en pierre, polychromie fin du XVe ou début du XVIe.

  • 13

    Deux plats de quête en métal cuivreux estampé du XIXe.

  • 14

    Cuve d'une chaire à prêcher en bois peint et faux bois, datée du 1660.

  • 15

    Saint Jérôme, statue en pierre, polychromie du XVe ou XVIe.

  • 16

    Retable majeur en bois, polychromie du XVIIe.
    Fronton arrondi soutenu par deux colonnes torses ornées de vignes, deux autres colonnes torses de part et d'autre, fronton orné de Dieu le Père sur une nuée ; statues de Saint-Martin (statue en bois, polychromie du XVIIe) et Saint-Eustache (statue en bois, polychromie du XVIIe) dans deux niches décorées de pilastres cannelés et à fronton triangulaire (décor, cornes d'abondance, feuillage tournesols, angelots).

  • 17

    Poutre de gloire. Le beau calvaire en bois, avec statues de la Vierge, SaintJean et le Christ en croix a été transféré au centre du retable.
    Il est en bois polychrome du fin XVIIIe ou début XIXe, repeint en 1835 ; les statues de la Vierge et Saint-Jean du XVe ou XVIe.

  • 18

    Annonciation de Caroline Bertrand, tableau huile sur toile du XIXème siècle.

  • 19

    Sainte-Anne, statue en bois peint marron du XVIIe.

  • 20

    Vierge à l'enfant, statue en pierre, polychromies du XVIe.

VITRAUX-NEF

Celui qui domine les fonds baptismaux est de Bernard AUGUST. Il illustre le baptême et la résurrection.
Ceux situés à gauche de l'entrée, jusqu'à la chapelle de la Vierge sont des vitraux non figuratifs, aux tons dorés et chauds où dominent le jaune et le rouge.
Quant aux quatre vitraux de droite, ils symbolisent les quatre saisons. Ils sont tous du 20 ème siècle.

  • 31

    Baie N° 2: Verrière représentant « la nativité » et « la fuite en Egypte » datée de 1873.

  • 32

    Baie N° 4 : Verrière représentant « L'Atelier de Nazareth » et le « Christ parmi les docteurs » datée de 1873.


Chapelle Malicorne

Située en bordure de la route D55 entre Breteuil et Bourth, et bien visible de celle-ci, la chapelle de Malicorne, ancienne chapelle castrale du fief du même nom, est un édifice très ancien, sans doute d'époque romane. Placée sous l'invocation de Notre-Dame-de-la-pitié, c'est une ancienne chapelle domestique qui fut construite pour permettre aux seigneurs de Malicorne d'accomplir leurs dévotions à proximité de leur demeure.


  • Chapelle fort humble dans sa construction et sa décoration, elle réussit, contrairement aux établissements de plus grande importance, telle la Madeleine de Breteuil ou la Poultière de La Géroulde, à traverser les siècles sans dommage et se présente à nous comme un vestige très ancien. En effet, elle est attestée dès 1145.
  • En 1343, Jean duc de Normandie approuve, après enquête du vicomte de Breteuil, l'accord conclu, entre Jehan de Courtonne, chevalier, sire de Lasson et Jean du buisson, sire de Curtay, au sujet du fief de Malicorne que le premier tenait du second, qui le tenait lui-même du seigneur de Tillières en arrière fief du duc.
  • Un aveu rendu par le duc d'Orléans, le 15 décembre 1349, précise que Jehan de Courtonne avait droit, pour son fief de Malicorne, de prendre du bois dans la forêt de Breteuil pour réparer sa chapelle et son moulin de Chétivet.
  • L'édifice actuel est construit en blocage avec les chaînages d'angle et l'encadrement de la porte en grès. Il n'y a de la pierre blanche que pour les fenêtres, sans doute réédifiées au XVIe siècle. L'abside circulaire, le linteau de la porte, la rusticité des matériaux, tout dénote une époque très ancienne, XVe siècle voire antérieure. La toiture est en petites tuiles de pays ; quant au clocher de plan octogonal, il est aujourd'hui recouvert d'ardoises, lesquelles ont sans doute remplacé, il y a quelque temps déjà, des essentes.
  • L'histoire de cette chapelle se confond avec celle du fief de Malicorne où exista longtemps un château féodal possédé par les familles de Courtonne, de Lieurey, de Martel. On sait qu'outre la chapelle, le fief comprenait manoir, maisons diverses, colombier à pied, fossés et pont-levis.
  • À l'époque de la Réforme, la chapelle, alors aux mains de Lieurey, passe pour avoir été, un temps, convertie en temple protestant. Il s'agit là d'une tradition qu'aucun document historique ne vient étayer.
  • Autrefois, la chapelle était lieu de pélerinage et de fête au 15 août, cette coutume a disparu il y a seulement quelques dizaines d'années. Une enquête du début du XIXe siècle indique que « la sainte messe y est célébrée tous les samedis, le jour de saint Marc, un des jours des Rogations et le vendredi de la Passion ».
  • Cet antique et pittoresque édifice, témoin de la foi de nos pères, est, comme les visiteurs peuvent s'en rendre compte, toujours pieusement entretenu.